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Rapport de missions à Musambira et à Goma en septembre et octobre 2010

Rapport de missions à Musambira et à Goma en septembre et octobre 2010

Woluwe-Saint-Pierre : actrice de coopération au développement

Introduction

Fin septembre, début octobre, une délégation de la commune de Woluwe-Saint-Pierre,  emmenée par Serge de Patoul, député, 1er échevin en charge des jumelages et de la coopération internationale, s'est rendu dans le secteur de Musambira au Rwanda et à Goma au nord Kivu au Congo .

Un jumelage existe, depuis une quarantaine d'années entre la commune de Woluwe-Saint-Pierre et celle de Musambira et des secteurs composant l’ancien district de Ruyumba. Cette mission avait pour objet de lancer le projet « éducation » dans le cadre d’un programme européen, de rencontrer le bailleur de fonds et les acteurs de terrain du projet, et d’inaugurer deux nouvelles classes. Cette délégation a profité de son voyage au Rwanda pour se rendre à Goma, ville frontière située à 3h30 de route de Musambira.

L’objectif de cette mission était de faire le point de l'avancement du projet Etat Civil et Population et assister au début du recensement des habitants. Pour rappel, cette mission aurait du avoir lieu en avril 2010 mais a dû être reportée en raison de l’éruption du volcan Eyjafjöll.

1. La mission dans le secteur de Musambira de l’ex-district de Ruyumba (inclus dans l’actuel district de Kamonyi)

1.1. Les précédentes actions de partenariat entre Woluwe-Saint-Pierre et Musambira.

La commune de Woluwe-Saint-Pierre est jumelée à la commune rwandaise de Musambira depuis plus de quarante ans. Au cours de cette longue histoire entre les deux communes, de nombreuses actions de coopération ont été réalisées (construction d’un centre de santé, construction d’une aduction d’eau, ferme pilote, financement d’une coopérative de femmes,…). Durant ces dix dernières années, les relations se sont basées sur une logique de transfert de compétence en matière de gestion locale. C’est ainsi qu’en 2002, un projet d'envergure, axé sur la bonne gouvernance par la mise en place et l’utilisation de l’informatique a été réalisée, dans le bâtiment administratif de Musambira. Vu le fait que Musambira n’était pas électrifiée, le projet a aussi équiper les bâtiments communaux en panneaux solaires afin d'arriver à une autonomie énergétique. L'informatisation de la gestion du district a dès lors été possible. En 2005, une mission a permis de compléter le travail réalisé en 2002 et de mener en parallèle une formation liée à l’ »opération lunettes » càd, qu’un ophtalmologue wolusampétrusien a formé du personnel des dispensaires pour leur donner l’aptitude de distribuer correctement des lunettes venant de Belgique aux malvoyants. Cette dernière opération permet de rendre la vue à des aveugles qui s’ignorent . De plus, en 2005, quelques 230 kg de livres ont été envoyés et se trouvent actuellement dans des bibliothèques de différentes écoles. Enfin, sans être pour antant exhaustif, notons qu’un soutien avait aussi été apporté aux centres de santé de la région, notamment par le don de médicaments aux dispensaires de la région. Des matelas neufs avaient été financés par la commune de Woluwe-Saint-Pierre ainsi que des panneaux solaires. Ceux-ci sont destinés à fournir à ces centres de santé de l’électricité. 1.2. Woluwe-Saint-Pierre obtient un projet dans un programme européen

Un nouveau projet de coopération, entre la commune de Musambira et celle de Woluwe-Saint-Pierre, dans le cadre d’un programme européen, a été lancé en septembre 2010. Il fait suite au dépôt de la candidature au programme, déposée en 2009. Ce nouveau projet, en partenariat avec une ONG rwandaise , est axé sur l'éducation. Il est échelonné sur trois ans. Les fonds débloqués dans le cadre de cette action sont à hauteur 215 920 euros, dont près de 75% sont financés par l'Europe. Woluwe-Saint-Pierre est la seule entité publique dans toute l’Europe à avoir obtenu un tel projet. La commune s’inscrit, de ce fait, dans une dynamique de coopération encadrée par les pouvoirs européens, ayant une expérience en la matière.

1.3. Le nouveau projet « Éducation comme droit et responsabilité de tous ».

1.3.1.  Le projet

Le secteur de Musambira, avec lequel Woluwe-Saint-Pierre est jumelé, regroupe 7 écoles, comprenant 6000 élèves et près d'une centaine d'enseignants. L'objectif global de ce projet consiste à augmenter la qualité et l'accessibilité de l'éducation de base pour tous. Il s’inscrit donc parfaitement dans la politique défendue par le Rwanda, à savoir d’assurer un enseignement pour tous. Plus précisément, l'accent sera mis sur deux principaux aspects. Le premier aura pour but d'associer les parents à la gestion des écoles, par l'instauration de comités de parents. La volonté est d'arriver à un système de bonne gouvernance, associant la direction des établissements aux parents d'élèves. Le but est ainsi d'essayer de maintenir les enfants dans les écoles. Un des objectifs est très clairement de mettre en évidence l’importance de l’école pour stimuler les parents à laisser leurs enfants suivre leur scolarité. Il s’agit aussi d’établir une forme de contrôle social en vue de mettre en place un mécanisme d’intervention de l’école dès qu’apparaissent des indices sérieux d’abandon d’un enfant. Trop d’enfants abandonnent leur cursus scolaire. Souvent des raisons financières en sont les causes. D'une part, les besoins matériels représentent une charge pour le budget des familles. D'autre part, il existe, pour la famille, un manque à gagner dû au fait que l'enfant n'est alors plus disponible pour travailler, entre autre, dans les carrières locales ou dans la capitale du pays, Kigali. Déjà, en 2002, une action avait déjà été lancée, permettant de fournir des bourses d'études aux jeunes en difficulté. Aujourd'hui, pas moins de 500 enfants bénéficient de cette aide. Le second aspect vise la création de classes de rattrapage, en vue de permettre aux jeunes, ayant abandonnés les cours, de réintégrer les écoles. Il faut savoir que l'enseignement au Rwanda est désormais obligatoire jusqu'à la troisième année du secondaire. Pourtant, la délégation a constaté, lors de leur déplacement, que du nombre d'enfants inscrits en 1ère  primaire, seule la moitié des enfants arrivent en 6ème. Plusieurs explications sont possibles comme le phénomène du redoublement, la meilleure fréquentation de l’école dès la 1ère  primaire, mais probablement la principale, reste l'abandon. 1.3.2. La rencontre des acteurs de terrain du projet Une réunion a été organisée le dimanche 26 septembre avec les membres de la délégation belge, Emmanuel (secrétaire exécutif de Musambira), (Aaron, président du conseil exécutif de Kamonyi), Gabriel (coordinateur d’Adenya),  Eugène et François (respectivement coordinateur et responsable des jumelages à l’Aprojumap). Cette réunion a permis de baliser et de régler les détails pratiques et financiers de la réalisation du projet (cfr annexe 1). La délégation a visité 7 des 8 écoles fondamentales participant au projet et 2 écoles secondaires (Ecose et Gihembe) (cfr annexe 2).  Il est à noter que dans l’école de Gihembe, une fête a été organisée pour le lancement du projet et l’inauguration de 2 nouvelles classes financées par des dons d’habitants de Woluwe-Saint-Pierre.  Outre les autorités locales (le bourgmestre du district, Monsieur Jacques Rusatira, le président du comité de jumelage, Monsieur Fidèle Bukuba, le secrétaire exécutif du secteur de Musambira et les différentes autorités administratives, Madame Magda Goemans, épouse de l’ambassadeur de Belgique, Monsieur Ivo Goemans, était présente et représentait ainsi l’ambassade de Belgique  . Par ailleurs, la délégation a visité l’école Ahazaza, créée il y a 5 ans par Mme Rayina Luff, wolusampétrusienne. Cette école est particulière et en passe de devenir une école pilote.  En effet, Ahazaza est une école privée.  Elle accueille cependant un certain nombre d’enfants gratuitement.  La particularité de l’école est qu’elle pratique l’immersion français-anglais et certain cours sont donnés en kinarwanda (3h semaine).  Actuellement l’école propose le cursus jusqu’en 5ème primaire mais de nouveaux locaux sont en construction de manière à pouvoir lancer le tronc commun.  Elle accueille environ 200 élèves.

1.4. D’autres actions lors de la mission de septembre 2010

L'inauguration de deux nouvelles classes, dédiées à l'enseignement secondaire, a également eu lieu. Elle représente un bel exemple de générosité. Elle a, il est vrai, été financée grâce à la contribution des habitants de Woluwe-Saint-Pierre. Il est important de noter que jusqu’en 2005, l’enseignement au Rwanda était obligatoire pour les seules 6 années primaires. Elle est aujourd’hui passée de 6 à 9 ans. Désormais, l’école est obligatoire au moins jusqu’à la troisième année du secondaire. Jusqu’en 2005, pour l’enseignement secondaire, les enfants étaient en pensionnat. Cette manière de fonctionner représentait un coût supplémentaire pour les familles. La volonté étant d’assurer l’enseignement pour tous et vu l’obligation des neuf ans d’enseignement l’état rwandais s’est lancé dans la mise en place d’un enseignement secondaire de proximité. De par les dons des habitants de Woluwe-Saint-Pierre et ce depuis 2002, un parrainage d’élèves est organisé. Ce parrainage de 100 euros par an permet à un enfant de suivre une année scolaire dans le cycle secondaire. Vu la modification du système et sans pour autant arrêter le parrainage il est apparu que le financement de classes constitue une forme de parrainage durable. C’est dans cette logique qu’une partie des moyens du parrainage a été utilisée pour la construction de ces deux classes. Il est à noter que la mission fut l’occasion de procéder au lancement officiel de ce nouveau projet éducation. C’est ainsi que lors des visites des délégations des différentes écoles du secteur de Musambira, deux ballons de football et de volley ont été offerts symboliquement aux écoles. Comme lors d’une précédente action, du matériel sanitaire a aussi été fourni aux centres de santé de la région de Musambira.

1.5. La visite des secteurs qui constituent l’ancien district de Ruyumba

Une journée a été consacrée à la visite des secteurs de Musambira, Mugina, Nyarubaka et Nyagihama.  Ces secteurs constituent le territoire de l’ancien secteur de Ruyumba. 1.5.1. Le secteur de Musambira La grande nouveauté à Musambira est l’arrivée du réseau électrique ce qui va grandement faciliter la vie des habitants, des bureaux de l’administration, des écoles et du centre de santé.  A noter que le paiement se fait anticipativement et que la consommation est calculée sur ce montant. Lors de la visite la délégation a pu visiter le bureau administratif (état civil, population, …) et le centre de santé.  L’état civil est classé par secteur, le registre de population recueille des informations sur l’habitat.  Ces fiches peuvent être actualisées facilement mais le service ne semble pas fonctionner correctement, car il connaît des difficultés pour garder les données (pas de programme spécifique).  Un recensement se fait tous les 10 ans.  Actuellement cela sera plus facile puisque tout le monde est enregistré grâce aux nouvelles cartes d’identités.  Les enregistrements se font dans les secteurs et le gouvernement organise des tournées pour récolter les données.  La carte d’identité est délivrée à partir de 16 ans.  Les enfants ne sont pas repris sur la caret d’identité des parents.  Les naissances sont enregistrées au district et sont transmises un fois par mois à Kigali. Un comité des habitants se réunit une fois par semaine en présence du conciliateur communautaire  (abunzi) afin d’aider la population à régler des petits conflits. 1.5.2. Le secteur de Nyarubaka Ce secteur est le plus pauvre du district et il bénéficie du programme VUP (Vision 2020 Umurenge Program), programme européen qui finance de gros travaux publics (routes, …).  Les projets  élaborés doivent donner du travail aux gens. Il y a 12 secteurs dans le district de Kamonyi qui sont choisis pour leur pauvreté.  Kiagli en est informé de manière à pouvoir concentrer ses efforts financiers sur ces secteurs. Les projets actuellement subsidiés sont : routes, terrasse pour agriculture, construction de locaux scolaires, de latrines et d’un poste de santé. L’aide directe (direct apport) détermine les familles les plus pauvres et fixe un montant qu’elles recevront par mois pendant un an.  Après un an, il y a une évaluation et si il y a une amélioration, on prend une autre famille et si no, on prolonge. Des coopératives existent sur des projets d’activités précises, mais les projets doivent être rémunérateurs.  Ceux-ci sont élaborés avec l’aide des conseils des chargés de programmes.  La population donne ses choix et le program manager donne ses directives.  Ceux-ci sont recrutés par les districts et sont licenciés en gestion ; sociologie, ..  Une fois recrutés, ils ont une formation. La coopérative a une structure juridique qui se réfère à une loi et il existe une coordination au niveau  national. Sur le territoire de Nyarubaka se trouve également le centre de santé de Nyagihama, crée en 2007 par l’abbé Verdonck (qui réside par ailleurs à Musambira) et est géré par des sœurs franciscaines.  Il déssert une population totale de 23.555 personnes.  Depuis la création des mutuelles de santé en 2008, le centre s’autofinance pour l’achat des médicaments.  Le centre propose des dépistages en VIH, plaudisme, et autres maladies telles que les maladies diarrhéiques et verminoses.  7 infirmiers, ce qui est nettement insuffisant, travaillent actuellement jour et nuit pour offrir à la population tous les services. 1.5.3. Le secteur de Nyamiyaga Dans le secteur de Nyamiyaga, la délégation a eu l’occasion de visiter l’école primaire Ngoma. Cette école accueille 850 élèves en primaire et 100 en maternelle et emploie 14 enseignants y compris la directrice. L’asbl Jumelages et Partenariats a financé l’achat de bancs pour cette école.  Une fête était organisée par les élèves pour remercier la délégation

1.5.4. Le secteur de Mugina Une rapide visite du secteur de Mugina a permis de rencontrer son secrétaire exécutif, Jean-Marie qui est en poste depuis 6 mois.  La délégation s’est également rendue à l’école de Kijonza, pour laquelle l’asbl Jumelages et Partenariat a également financé l’achat de bancs.  A nouveau, les élèves avaient préparé un petit spectacle.

1.6. La rencontre des autorités locales

1.6.1. La rencontre avec le maire du district de Kamonyi La délégation a été reçue par le maire du district de Kamonyi, Monsieur Jacques Rusatira.  Celui-ci a parlé des améliorations que le district allait connaître durant le nouveau mandat présidentiel. 1.6.1.1. En matière d’agriculture Chaque région du pays aura sa spécialité agricole, et avec l’électricité nouvellement arrivée dans le district, les autorités vont favoriser les transformations de matières premières (manioc en farine par ex). Les entreprises de transformation sont des entreprises privées mais le district en facile l’installation.   Ces entreprises ne proposent pas encore beaucoup d’emploi, amis sont intéressante pour les paysans qui savent qu’ils peuvent écouler leur production et ils produisent donc plus.  Le prix de vente des matières premières est fixé par les coopératives.  En lus de la production à vendre, le paysan continue de produire pour sa consommation familiale. Certaines coopératives sont regroupées en fédérations et représentées sur plusieurs provinces.  Chaque coopérative a un statut, agréé au niveau du ministère ce qui lui confère la personnalité juridique et des lois limitent les droits et devoirs des dirigeants.  Il y a un chargé de coopératives au sein du district qui les contrôle et au niveau du secteur, c’est l’agronome qui  s’en charge. En ce qui concerne l’élevage, la situation est la même.  Les paysans se regroupent en coopératives pour écouler leur marchandise.  L’abattage organisé se trouve à Kigali et dans les collines, le paysan abat lui-même mais la visite du vétérinaire est obligatoire pour pouvoir consommer la viande. 1.6.1.2. La politique d’éducation Le district exécute les politiques décidées au niveau national.  Les écoles primaires sont gérées par les secteurs et les écoles secondaires par le district. L’éducation est actuellement un secteur clé dans le pays.  Le président Kagamé  promis les 12 ans de base et il veut développer l’enseignement professionnel car tout le monde n’a pas la possibilité de faire des études supérieures. 1.6.1.3. La politique de santé Il faut actuellement maitriser la croissance de la population (car il faut construire des écoles et trouver plus de parcelles).  Ils souhaitent faire prendre conscience à la population qu’il est parfois difficile de faire vivre tous les enfants car il faut pouvoir les éduquer correctement. 1.6.1.4. Bonne gouvernance Le maire souhaite continuer à gérer le district selon le principe de bonne gouvernance et de transparence en matière de gestion des finances publiques, combattre l’impunité.  En matière économique ils continuent à viser les investisseurs grâce au programme Vision 2020 et aux plans quinquennaux (2008-2010 destiné à réduire la pauvreté).  Ce plan prévoit 3 phases : bonne gouvernance et la transparence, la promotion de l’emploi et le VUP (destiné à faire sortir la partie de la population la plus démunie de cette pauvreté  en les faisant travailler). Les autorités souhaitent faire de Kamonyi une ville satellite de Kigali (Kamonyi est le premier district à la sortie de Kigali).  Un grand marché est actuellement en construction à l’entrée du district. 1.6.2. La réunion avec les membres du comité de jumelage et les enseignants de Musambira La réunion a eu lieu sous la présidence d’Emmanuel, en présence de Fidèle Bukuba (président du comité) et d’autres membres de celui-ci dont Drocella, directrice de Jean Depaepe et Marcianna, responsable du centre de santé.  Sont également présents tous  les membres de la délégation de Woluwe-Saint-Pierre, Adenya (Gabriel et Marie-Claire) et Eugène (Aprojumap). Représentaient les différentes écoles : Célestin – école Musambira ; Vanesse – école Schaka ; Astérie – école Kambura ; Cyprien et Monique -  école Mpushi ; Augustin – école Cyambwe ; Joseph – école de Bitsibo ; Drocella – Jean Depaepe ; James – école secondaire Musambira ; Senos – école secondaire de Gihembe ; Aaron – école Ecose Serge de Patoul a présenté le projet éducation en insistant sur la bonne gouvernance au niveau de la gestion de l’école et la création de classes de rattrapage qui se présentera comme un groupe hétérogène à encadrer et à amener aux examens de fin de primaire. Actuellement, la phase de mise en œuvre est en cours et le démarrage effectif aura lieu réellement en janvier 2011 lors de la rentrée scolaire . Gabriel (Adenya) a présenté l’association ainsi que la manière dont elle va mettre en œuvre le projet.  Il a été décidé de désigner un comité de pilotage qui décidera des finances, des activités, des rapports narratifs et financiers.  Il rappella que ce projet a déjà été exécuté à Nyaruguru et demande la bonne collaboration entre toutes les personnes impliquées. Les grandes lignes de mise en œuvre sont les suivantes : - Adenya va exécuter les activités sur le terrain avec la participation de tous les intervenants - Il y aura échange entre enseignants - Une convention entre Adenya et WSP qui spécifie les modes de collaboration et de gestion des fonds va signée - Activités qui seront exécutées : formation des enseignants, comités de parents, suivi sur le terrain, … Serge de Patoul informa que la délégation a visité quelques écoles et qu’il souhaite que les écoles nous procurent les chiffres des élèves de la 1ère à la 6ème.   La délégation a constaté qu’il y a une forme de pyramide qui peut se justifier par le fait que les enfants de 1ere année fréquentent plus l’école que qu’avant, qu’il y a redoublement et abandon et que le taux d’abandon est assez important justifiant ainsi pleinement les écoles de rattrapage. Il souhaite avoir connaissance de tous les registres de recensement scolaire  qui donne le nombre d’élèves par filles, garçons, âge, redoublement, …, l’objectif étant de disposer les données pour les 6 années précédentes. Il rappella que le secrétaire exécutif va faire un recensement dans les écoles qui pourra être croisé avec le chiffre de registres, ce qui permettra de savoir combien de classes de rattrapage seront nécessaires. Fidèle Bukuba précisa que si sur papier l’enseignement est pour tous, c’est loin d’être le cas sur le terrain. Les écoles ne le disent pas toujours pour ne pas contredire le principe de l’accès de l’école pour tous. Pour F. Bukuba, le projet se justifie donc pleinement. Il faut réintégrer les enfants dans le cycle scolaire.  Ainsi ce projet appuie le principe de l’éducation pour tous.  Il demanda également aux directions d’écoles de transmettre les chiffres relatifs aux abandons. Un des membres du comité, Alphonse  estima qu’avant de créer des écoles de rattrapage, il faudrait comprendre pourquoi les enfants abandonnent l’école alors que l’école pour tous est préconisée par les autorités. Il craint qu’il y ait les mêmes abandons au niveau des classes de rattrapage.  Il suggèra d’interroger les directions sur les causes des abandons. D’autre part, il trouvait logique que quelqu’un de Musambira soit engagé pour suivre et assurer la bonne gestion du projet et ce supervisé par Adenya.  Gabriel répondit à cela que c’est l’idéal mais qu’il ne peut le garantir car selon la loi rwandaise il ne peut refuser un poste à quelqu’un sous prétexte qu’il n’habite pas la région. Gabriel répondit également qu’il y a eu effectivement des abandons dans les classes de rattrapage à Nyaruguru, mais que ce sont essentiellement des enfants vulnérables, orphelins, très pauvres ou marginalisés.  Il insista également sur la double vacation qui permet de revenir à l’école tout en gardant son emploi éventuel, mais il arrive également que certains enfants quittent la région.  Le rôle de l’enseignant est primordial dans la lutte contre l’abandon. S’il a de bons contacts avec les parents et si il connait bien son métier, il peut plus aisément convaincre de laisser les enfants à l’école. Fidèle Bukuba insista sur la responsabilité des parents et  l’irresponsabilité des dirigeants de villages qui doivent obliger les parents à renvoyer les enfants à l’école dès qu’ils ont vent du décrochage.  Si on encadre bien les parents, le taux d’abandon diminuera. Serge de Patoul souligna qu’Adenya doit identifier les causes d’abandon en mettant en œuvre le projet, ce qui permettra de réfléchir aux solutions pour les éviter. S’ensuivit ensuite une discussion sur les locaux qui seront mis à disposition des classes de rattrapage ainsi que leur localisation. Fidèle Bukuba proposa de réhabiliter les bâtiments du petit élevage qui sont encore en excellent état (une visite a permis de déterminer que ces bâtiments permettraient de créer non seulement les classes de rattrapage mais aussi de créer des classes de formation professionnelle.  Il suffit de les remettre en état pour qu’ils soient utilisables).  Cette réhabilitation permettrait de pérenniser et d’assurer la visibilité du projet. Il est fait remarquer que certains enfants habitent très loin et qu’il faut prévoir plusieurs emplacements géographiques, une trop grande distance à parcourir pouvant aussi être cause d’abandon. Emmanuel rappella que c’est le recensement qui déterminera le nombre de classes de rattrapage et l’endroit où elles devront être installées. Eugène Niyigena demanda aux directions s’il y a des locaux vides dans les écoles qui pourraient être réhabilités.  Il y a 4 locaux vides à Mpushi mais qui sont en très mauvais état.  Cependant l’école est la plus éloignée de tout le secteur. Serge de Patoul proposa d’utiliser des locaux scolaires lorsqu’ils sont libres (par exemple le samedi), ce qui n’est pas possible car les enfants ont besoin de cours tous les jours.

Il est proposé aussi d’organiser le rattrapage pendant les vacances scolaires mais ce n’est pas possible non plus à cause du programme (quasi le même que dans les classes « normales ») et des examens de fin d’année. Il est finalement décidé d’attendre les résultats du recensement pour déterminer le nombre de classes et leur emplacement géographique.  La question se pose également de savoir s’il y a un suivi psychologique des enfants en décrochage.  Serge de Patoul répond que c’est inhérent au projet et que c’est à l’enseignant de faire en sorte que les enfants ne décrochent pas à nouveau. Marie Claire, qui a été désignée par Adenya pour être coordinatrice à mi-temps du projet, souhaite être mutée à temps plein à Musambira pour pouvoir pleinement être dans le projet. Elle propose d’engager un animateur à mi-temps.   Gabriel quant à lui propose l’engagement à temps-plein d’un enseignant pour assurer l’animation qui sera content avec un salaire de 100.000FRw. 1.6.3. La réunion avec le bailleur de fonds : la délégation de la communauté européenne La réunion s’est tenu avec pour la commission Monsieur Daniele Teccarelli, pour Woluwe-Saint-Pierre Serge de Patoul, Catherine Deroover, George Mathot, Pierre Reniers et Rudy Minders et pour l’Aprojumap Eugène Niyigena M. Teccarelli s’occupe de la section gouvernance et plus particulièrement de la thématique budget, les instruments à travers lesquels ils financent la société civile – Programme Local Authorities et le programme axé sur la démocratie et les droits de l’homme. Il est coordinateur du programme et gestionnaire de certains projets (il y en 60 axés sur la société civile).  La personne responsable de notre projet est Mme Christiane Rulinda. La commission pense que les pouvoirs locaux peuvent aider les autorités locales en leur transmettant une méthodologie ou des ressources humaines. Elle veut avoir un contact permanent avec les bénéficiaires afin d’avoir une opinion de terrain qui est différente de celle des autorités, qui montrent, surtout au Rwanda, des choses parfaites, alors que la société civile dit exactement le contraire.  Le rôle d’entité comme Woluwe est important pour eux. M. Teccarelli rappelle l’existence de contrats de performance signés par chaque entité administrative avec son administration supérieure, qui elle-même doit répondre au Minaloc et enfin à la présidence.  Le programme « local authorities » peut permettre aux entités locales d’atteindre ces contrats de performance.  Ces contrats de performance sont publics au niveau de secteur, car celui-ci doit rendre compte à la population. Les différents projets subsidiés sont originaires de France, Belgique, Grande Bretagne, Irlande et un peu en Italie. Pierre Reniers propose d’organiser un colloque entre les différents pays subsidiés pour faire la synthèse des travaux et éviter les doubles emplois.  La Commission  ne pense pas que cela soit intéressant pour le programme, cela coûte cher et l’argent serait mieux utilisé sur le terrain. Serge de Patoul propose de le faire au niveau belge pour utiliser les compétences des autres pour combler nos incompétences.  Il n’y a aucune compétition entre les partenaires puisque nous travaillons tous à une cause commune. Il existe au Rwanda des rencontres organisée dans un domaine précis afin d’évaluer ce qui a été fait en un an avec les partenaires.  Les appels à propositions sont d’ailleurs rédigés sur base de ces laboratoires. Les bénéficiaires des subsides 2009 sont : la Croix Rouge, Trocare (Caritas irlandais), Care Austria, Caritas rwandais, Enfants chez soi (Rwanda), Interniews (France) Sifia International, Ville de Kigali, le district de Kayonza, et Woluwe-Saint-Pierre. En certaines matières il existe des réseaux par thématique.  Il n’en existe malheureusement pas en ce qui concerne les autorités locales.  Ce programme existe depuis 2007 et n’est finalement pas très connu.  LA commission sensibilise actuellement les entités locales afin de les faire s’impliquer.  Mais plusieurs obstacles existent : - problème des ressources humaines au niveau des autorités locales.  Il n’y a pas assez de personnel pour gérer les programmes européens. - Il existe beaucoup d’autres bailleurs de fonds qui ont tous leur procédure spécifique.  Il est donc difficile pour les autorités locales de gérer tous les programmes Proposition est faite de prévoir une collaboration entre l’Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles Capitale (AVCB) et le réseau autorités locales rwandais sur comment mettre en ouvre la décentralisation. M. Teccarelli insiste sur le fait de réfléchir à des projets de « capacity building » entre les belges et les rwandais, comme par exemple avec le réseau RALGA ( Réseau des Associations Locales Rwandaises », association assez jeune qui vient de publier leur « strategic planning » mais n’on pas encore trop d’expérience.  RALGA collabore avec le Minaloc (Ministère des Autorités Locales) afin de faire comprendre au niveau  local ce qu’est la décentralisation.  Il semble que le Ministre Misoni, (Minaloc) souhaite donner plus de pouvoir aux secteurs (le district ne serait plus qu’un coordinateur) et renforcer les cellules afin de réaliser les contrats de performance ou s’occuper d’autres domaines (enregistrement des terres par exemple). Le prochain appel à proposition aura lieu début 2011. Divers S. de Patoul parle de la pyramide scolaire et demande si le projet actuel peut être soumis pour les autres secteurs lors de l’appel à projet de 2011.  Cette logique peut être acceptée par la Commission puisque elle souhaite donner de la durabilité au projet en continuant les relations avec le bénéficiaire actuel et l’élargir à des bénéficiaires potentiels. Le Rwanda est un pays qui souhaite définir lui-même ses objectifs en coopération.  Ils veulent différencier les secteurs d’intervention des bailleurs de fonds sur base de leurs compétences : ainsi la Belgique s’occupera plus spécifiquement de la santé, l’Angleterre de l’éducation.  Cette division interviendra également dans les futurs appels à propositions. Les secteurs qui seront dorénavant concernés seront : la santé, la bonne gouvernance (donner plus de voix aux citoyens au niveau local – élections locales  plutôt que nomination), agriculture, justice M. Teccarelli conseille dans nos futures réponses de faire passer l’éducation plus comme un renforcement de capacités des autorités locales. S. de Patoul prend l’exemple de la gestion du système éducatif sous l’angle professionnel.  Il suffit de montrer que le secteur souhaite mettre ce type d’enseignement en œuvre mais qu’il a besoin d’aide pour la mise en œuvre, car manque de personnel par exemple). E. Niyigena propose d’organiser des formations sur les lois pour les autorités locales de base (cellules, agronome, conciliateur communautaire) pour renforcer leur connaissance  car un des problèmes au Rwanda est que les autorités locales ne connaissent pas les lois qui sont publiées par l’autorité centrale.  Selon la Commission,  la candidature de Woluwe et de l’Aprojumap est recevable dans le cadre d’un programme axé sur la justice et la démocratisation. Si l’on souhaite travailler dans des domaines comme le droit à la terre ou le droit des femmes, il faut tenir compte des plateformes qui existent et qui ont déjà établi certaines procédures et méthodologie bien définies ?  Il est précisé que nous devrons être très précis dans nos futures propositions car certains projets sont recalés car trop vagues (ex si l’on veut organiser des formations, il faudra être très précis dans le type de formation. En ce qui concerne la sensibilisation, celle-ci peut éventuellement entrer dans la rubrique visibilité du budget. En matière de microfinances, un projet peut être soumis mais il faut démontrer que l’un des partenaires à une bonne expérience en micro finance (2 à 3 ans) Enfin l’école Ahazaza pourrait être un partenaire dans de futurs projets (comme par exemple transfert de compétence de Ahazaza aux écoles de Musambira) Projets à développer au Rwanda en collaboration avec la Commission Européenne 1. projet justice avec Aprojumap 2. projet fédération de communes avec l’AVCD 3. projet de Musambira adapté aux autres secteurs 4. bonne gouvernance : formation professionnelle, gestion de l’enseignement 5. CGRI : formation professionnelle rapide (remise à niveau pour ceux qui ont abandonné) 6. projet école pilote (Ahazaza – transfert de leurs pratiques dans les écoles publiques) Documents à demander - contrat de performance des 4 secteurs (Emmanuel) - chiffres de fréquentation scolaire de 2004 à 2010 pour toutes les écoles du secteur (Adenya) - réhabilitation du petit élevage en classes professionnelles et de rattrapage 1.6.4. La réunion avec l’ambassadeur de Belgique au Rwanda

1.7. De nouvelles perspectives mises au jour.

La mission réalisée par la délégation de Woluwe-Saint-Pierre, début octobre, a permis de dégager certaines perspectives. À la suite de ce projet, ou parallèlement à celui-ci, toujours dans l'optique de réintégrer socialement les jeunes, ayant abandonné leur cursus scolaire, la volonté est de mettre en place une formation professionnalisante. Pour ce faire, il faudrait requérir l'appui de bailleurs de fonds. Les besoins en matière de formation sont si criants que le mieux serait d'instaurer  cela le plus rapidement possible. Les besoins dans la région, en matière d'éducation sont encore importants. C'est pourquoi, Monsieur de Patoul souhaiterait pouvoir étendre ce projet à d'autres secteurs. Il faut savoir que le Rwanda est divisé en cinq provinces , elles-mêmes subdivisées en districts.  La région de Musambira  fait partie de la province du Sud. Celle-ci comprend huit districts . L'un d'eux, Kamonyi, est découpé en 12 secteurs , dont fait partie Musambira. La volonté de la commune de Woluwe-Saint-Pierre est d’avancer pas à pas. Pour le moment, elle met en place le projet sur le seul secteur de Musambira, afin d’être sûre de maximiser la réussite du projet. Dès que le projet sera lancé et que les premiers enseignements de l’expérience seront dégagés, l’intention est d’étendre ce type de projets aux autres secteurs qui constituaient l’ancien district de Ruyumba.  De plus, sur base des visites de la délégation dans les différentes écoles il s’avère qu’un encadrement du corps enseignant en vue de développer une pédagogie davantage active constituerait un progrès pédagogique. Dans cette optique, la possibilité pour le corps professoral de suivre des formations, ciblées sur ce sujet, devra être étudiée. Enfin, une rencontre avec la délégation de la communauté européenne a eu lieu. Elle a permis d’effectuer une analyse des perspectives à la fois pour les communes et les acteurs et associations, originaires de Woluwe-Saint-Pierre et actifs sur le terrain.

2. La mission à Goma au nord Kivu (Congo)

2.1. L’origine du partenariat entre Woluwe-Saint-Pierre et Goma.

La commune de Woluwe-Saint-Pierre a toujours eu la volonté d’être un acteur effectif de coopération au développement.  C’est ainsi que le jumelage avec l’ex district de Ruyumba, reprenant 4 secteurs dont le secteur de Musambira, fonctionne depuis 40 ans.  Au cours du premier terme échevinal de Serge de Patoul (de 2001 à 2006), la commune de Woluwe-Saint-Pierre a obtenu, dans le cadre du programme de coopération entre entités publiques locales, financée par la coopération belge, deux projets de transfert de compétences entre Woluwe-Saint-Pierre et Musambira (l’ex district de Ruyumba). Etant donné que la commune de Woluwe-Saint-Pierre était la seule active dans le cadre de ce programme de coopération, la coopération belge a décidé de ne pas maintenir le Rwanda comme pays éligible dans ce programme.   Ceci a dès lors privé la commune de Woluwe-Saint-Pierre de pouvoir obtenir un financement qui assure un effet multiplicateur de l’euro qu’elle investit dans un projet de coopération.  Dès lors, et sachant que le Congo, de par le lien historique, était et allait rester un pays éligible dans ce programme de coopération, une réflexion a été entamée à Woluwe-Saint-Pierre avec la collaboration du Conseil citoyen, le Conseil consultatif de la Coopération au développement de la commune. Des habitants de Woluwe-Saint-Pierre ont décidé de créer une collaboration avec la ville de Goma. La ville de Goma, située à 3h30 de route de l’entité jumelée avec Woluwe-Saint-Pierre au Rwanda, des effets de synergie peuvent être trouvés de par la proximité des deux lieux.  De plus, le programme de coopération entre entités locales, financé par la coopération belge, disposait de ressources financières pour financer une initiative nouvelle au Congo. Enfin, des citoyens de Woluwe-Saint-Pierre dont le président de l’asbl « en avant les enfants » oeuvrant à Goma avait proposé de mettre en place une collaboration entre les deux entités.  Etant donné l’existence de projets menés à Goma par les habitants de Woluwe-Saint-Pierre, des collaborations entre ces projets et la commune sont envisageables et peuvent là aussi créer des effets positifs de synergie. Vu le contexte global, il a été décidé de créer des liens en vue de mener un projet de coopération, financé par la coopération belge, avec la ville de Goma.

2.2. Un projet de coopération basé sur le transfert de compétences en matière de gestion publique

La commune de Woluwe-Saint-Pierre s’est inscrite dans le programme pluriannuel de coopération au développement, géré par l’Association de la Ville et des Communes de Bruxelles-Capitale, financé par la direction générale de coopération au développement (DGCB) . L’objet de ce programme est un transfert de compétences pour la mise sur pied ou le développement des services Etat Civil-Population dans les entités locales congolaises. Le projet entre Woluwe-Saint-Pierre et Goma s’étale sur une période de 3 ans (2010, 2011 et 2012) et bénéficie d’un budget de 116.900 €.  80% de cette somme est financée par la coopération belge, les 20% restant par la commune.  Un plan stratégique pluriannuel et des plans opérationnels annuels ont été fixés.  Les objectifs fixés pour ce projet avec Goma sont la réalisation d’un recensement, l’organisation de l’archivage et la mise sur pied d’un service Etat civil qui alimente le service de population en vue de pouvoir connaître à tout moment l’état de la population habitant dans la ville de Goma.

2.3. L’avancement du projet.

Les premiers contacts ont eu lieu en septembre 2009 par une visite à Goma de Serge de Patoul et sa collaboratrice, en vue de définir les grandes lignes d’une collaboration et d’examiner les capacités des deux entités de pouvoir mener à bien des projets.  En novembre 2009, Serge de Patoul s’est rendu à Kinshasa, à la plate-forme des villes congolaises participant au projet.  Lors de cette plate-forme, le projet spécifique pour la ville de Goma a été préparé en collaboration avec les autorités de Goma. En mai 2010, une délégation de Woluwe-Saint-Pierre  s’est rendue à Goma pour lancer le projet.  A l’occasion de cette visite, une redéfinition plus précise du projet a été réalisée avec les acteurs de terrain, en l’occurrence le maire de Goma, Roger Rachidy, les deux bourgmestres de la mairie de Goma (commune de Goma, commune de Karisimbi),  le responsable de l’Etat civil à la mairie de Goma et les responsables des Etats civils dans les deux communes . Lors de cette mission, il a été décidé de commencer par un recensement global de la population pour réaliser la photographie correcte de la situation.  Seul moyen pour effectuer un service population fiable. En juin 2010, une mission composée de Serge de Patoul, sa collaboratrice et la responsable du service Etat civil de la commune de Woluwe-Saint-Pierre d’une part, et d’autre part d’un représentant de la mairie de Goma et du responsable de l’Etat civil de la mairie de Goma, s’est rendue à Lubumbashi qui mène le même projet depuis 2002 avec la collaboration de la ville de Liège.  Cette mission avait pour but de valider le projet conçu sur base d’une expérience déjà réalisée et de tirer l’ensemble des informations de la réalisation de ce projet pour éviter toute « erreur de jeunesse » et profiter de l’expérience déjà acquise.  Cette mission a pleinement rempli les objectifs définis et a permis d’affirmer la méthodologie à suivre.

2.4. La visite d’octobre 2010

Il avait été prévu, lors de la mission de Lubumbashi, qu’une formation serait organisée pour les futurs recenseurs sur base des documents élaborés lors des rencontres précédentes.  L’objectif de la visite d’octobre 2010 était de faire le point d’avancement de l’organisation de recensement dans deux secteurs pilotes. Le but était ainsi de pouvoir dégager des informations pouvant assurer la réalisation de recensement dans les autres secteurs de la manière la plus aisée. Le deuxième objectif était d’apporter le matériel qui puisse garantir à la mairie de Goma un accès aisé à Internet afin d’assurer la bonne communication entre Goma et Woluwe-Saint-Pierre, moyen indispensable pour garantir une bonne collaboration et un réel transfert de compétences. Lors de cette visite, la délégation de Woluwe-Saint-Pierre a eu l’occasion de rencontrer les recenseurs formés et de lancer concrètement le recensement.  C’est ainsi que des visites à domicile ont eu lieu en présence de membres de la délégation et qu’une première analyse méthodologique a été réalisée. Par ailleurs, le point a été fait sur le besoin d’aménagement en vue d’assurer un archivage et une saisie sur support informatique pour la suite du projet. La mission d’octobre a été brève mais a permis déjà de tirer le premier enseignement sur la méthodologie.  Actuellement c’est à la ville de Goma d’assurer le suivi.  Un nouveau bilan de l’avancement des travaux se fera au début de l’année 2011.

2.5. D’autres actions de collaboration

Lors de la mission du mois d’octobre, la délégation a également apporté des livres provenant de la bibliothèque communale de Woluwe-Saint-Pierre.  Ces livres de bonne qualité étaient en réalité déclassés .  Il est important de souligner que la sélection des livres s’est faite en tenant compte des éléments suivants : • Ne sont envoyés que des livres que l’on souhaiterait soi-même avoir (la volonté est de s’opposer à ce que les pays en développement ne puissent recevoir que des rebus que l’on ne souhaiterait plus garder.  Ces pays ne sont pas nos poubelles. • L’adéquation entre le livre et la culture locale est prise en considération.  La volonté est de répondre à la réalité culturelle des congolais.  Par exemple, un « Martine » ne correspond en rien aux réalités des enfants de Goma.  Il n’y a pas lieu d’envoyer ce type de livre. Il est à noter que Goma n’a pas de bibliothèque, excepté le centre culturel auquel les livres ont été donnés et dans les universités.  Il y a dès lors un très grand besoin de livres de qualité allant du simple livre pour enfant à l’ouvrage scientifique. Ce don de livres est une action rendue possible par le fait que la commune est inscrite dans un programme de coopération plus large. 

2.6. Et le contexte de Goma

Il est vrai que la destination de Goma est aujourd’hui perçue comme dangereuse et risquée.  Le nord Kivu sort d’une guerre et continue à alimenter l’actualité par des faits de violences épouvantables. Une commune n’est pas une ONG.  Une commune n’est pas capable d’être un acteur de coopération dans un environnement totalement troublé.  La ville de Goma présente un climat de sécurité suffisant.  Elle n’a jamais été, comme telle, confrontée à la guerre, même si les rebelles se sont trouvés à quelques kilomètres de la ville.  Elle a subi le conflit en accueillant des centaines de milliers de réfugiés qui, aujourd’hui, sont retournés dans leurs villages. Ce contexte est difficile et justifie d’autant plus qu’il y ait une collaboration.  Un pouvoir local efficace est une source importante de stabilité et de développement. Goma se situe le long du lac Kivu et bénéficie d’un environnement particulièrement agréable (beauté du site, climat serein, terre fertile).  Goma est néanmoins confrontée au risque volcanique permanent et doit pouvoir s’organiser en conséquence.  Avec une population estimée à environ 800.000 à 1.000.000 d’habitants, et vu l’ensemble du contexte, les collaborations sont donc tout à fait justifiées.

3. Conclusion :

La commune assure l’exécution de projets de coopération. Les supports logistiques, créés dans le cadre de ces projets, rendent possibles une série de micro-projets connexes, peu coûteux. Des effets multiplicateurs peuvent donc être créés. Dès lors, Monsieur de Patoul, souhaite accroître davantage l’implication des citoyens de Woluwe-Saint-Pierre dans ces opérations. Effectivement, il y a un ensemble de ressources qui peuvent contribuer à initier et réaliser de nouveaux projets. De plus, avec le potentiel de savoir de la population, de nouvelles idées peuvent germer. Avis à la population.