defi2

Quelle formation d'enseignants pour demain ?

Le débat que nous avons eu a passionné. Ce n’est pas étonnant. Nous avons effectivement traité de ce qui est probablement notre plus grande richesse, c’est-à-dire l’avenir de nos enfants et en particulier la formation de ceux-ci. Dites-moi quelle est la formation des enseignants et je vous dirai ce que sera votre société. Dites-moi quelle est votre société et je vous dirai ce que devrait être la formation des enseignants. Dites-moi ce qu’est la formation continuée des enseignants et je vous dirai si l’école est en phase avec sa société. Les présentations faites par Madame Dirckens et par le Professeur Paquet ont illustré et sont le reflet de ces 3 slogans que je viens d’exprimer. L’organisation de la formation des enseignants et de leur cursus est donc un choix fondamentalement de gestion publique, c’est-à-dire politique. Ce choix influence directement notre société et ce qu’elle sera demain. Il a été souligné que la profession de l’enseignant est en pleine évolution. Elle se complexifie et demande de plus en plus d’aptitudes. La formation des enseignants doit être réfléchie dans le cadre d’une approche systémique. Il faut que celle-ci comprenne des théories-outils dans le cadre d’une formation professionnalisante, « masterisée ». Cette mise en œuvre demande une cohérence des pouvoirs publics et des institutions de formation, qui puissent relever le défi de mener une révolution culturelle. Effectivement, tout un chacun a une expérience d’enseignement et donc un cadre de références lié à ce que doit être l’enseignement. Ceci tend à stimuler une forme de répétition des pratiques. Ceci rend les changements plus complexes à être approuvés par tous les acteurs de la société, y compris par les décideurs publics. Dans cette perspective, la logique même de la formation des enseignants doit être pensée. Faut-il concevoir la formation telle que c’est le cas aujourd’hui, en partant d’une formation disciplinaire pour aller vers la formation générale de l’enseignant, ou faut-il avoir une formation générale concernant l’enseignement pour ensuite se spécialiser dans une discipline. La question est clairement posée aux institutions de formation d’enseignement supérieure et en particulier les universités. Découlant de ce qui précède, il y a aussi lieu d’assurer une formation des formateurs pour que ceux-ci soient d’une part dans une démarche permanente de recherche et d’autre part aptes à former à la démarche réflexible les futurs enseignants. Il faut donc que le corps enseignant qui forme les futurs enseignants soit aussi dans une logique de formation continuée constante. La démarche de recherche y contribue. Enfin, sous-jacent aux interventions et au débat qui a suivi, la question d’autonomie des acteurs de l’enseignement a été évoquée. Il y a clairement un besoin d’autonomie des institutions et des acteurs en les plaçant dans un cadre pour lequel des objectifs à atteindre sont fixés par le pouvoir public ainsi que certaines règles encadrant le cursus d’enseignement. C’est l’éternel juste milieu à trouver entre une forme de standardisation et une autonomie susceptible d’assurer aux institutions de formation la liberté ad-hoc pour répondre de la manière la plus performante au besoin de formation de leur public. Et pour terminer la conclusion, permettez-moi de le faire avec le clin d’œil suivant : dites-moi la manière dont la réflexion est menée au sujet de la formation des enseignants par un parti politique et je vous dirai l’estime que vous devez avoir pour ce parti politique.