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Effets du décret « inscription dans l'enseignement secondaire »

Le décret «inscription dans l’enseignement secondaire» dit décret files en 2007 et décret loterie en 2008 a de graves effets sur des élèves de notre enseignement communal. Comme échevin de l’enseignement, j’ai veillé à informer les parents d’enfants de 6e primaire pour les stimuler à adopter les meilleures stratégies pour maximiser leur probabilité de voir leur enfant fréquenter l’école de leur choix. En décembre 2008, j’ai mené une enquête anonyme auprès des parents des enfants qui fréquentent nos 6e années primaires. Mon objectif est de mesurer les effets négatifs du décret en vue de les dénoncer et d’ainsi faire pression pour l’abroger. Je souligne qu’avec le décret, nos écoles communales ne peuvent pas être adossées et ne disposent donc d’aucune priorité d’inscription pour nos élèves. 78 réponses ont été obtenues sur les 133 élèves soit 59%. Les résultats sont donc significatifs. Analyse des résultats Système complexe, création d’un système d’école à deux vitesses Fin décembre, 82% des parents ont inscrit leur enfant dans l’enseignement secondaire. 18% n’ont encore rien fait malgré l’information donnée. Ces enfants seront donc sur des listes d’attente ou ne pourront s’inscrire que dans des écoles sans liste d’attente soit certaines écoles techniques ne bénéficiant pas de bonne réputation. De ce résultat et sur base de certains commentaires, il se dégage deux faits importants. Des parents d’origine étrangère ou de faible éducation et des parents peu soucieux de l’éducation de leurs enfants n’ont pas compris le système. Leurs enfants en sont des victimes. Dès lors le décret crée une première ségrégation. D’une part, il y aura des écoles avec des élèves suivis par leurs parents et d’autre part des écoles avec les élèves peu ou pas soutenus dans leur scolarité. Le décret qui se voulait créer la mixité sociale homogénéise les écoles en créant un système à deux vitesses. C’est anti-social et scandaleux. Création de castes et remise en cause du libre choix de l’école 36% des élèves ont bénéficié d’une priorité d’inscription dont 14% ne souhaitent pas aller dans l’école où ils ont leur priorité. Ces priorités résultent soit d’avoir un frère ou une sœur déjà inscrit dans une école secondaire, soit d’avoir un parent travaillant dans une école secondaire. Tous les élèves qui se sont inscrits dans une école sans bénéficier de priorité ont été soumis au tirage au sort soit 62,5% des enfants dont les parents ont procédé à l’inscription (51% de notre population totale). 20% des enfants soumis au tirage au sort sont inscrits dans l’école de leur premier choix. Le constat est clair, le système crée trois castes : les privilégiés qui ont une priorité dans l’école de leur choix (31% des enfants), les chanceux (10% des enfants) et les autres (59% des enfants). Les enfants ne sont donc plus égaux devant le choix de leur école secondaire. Le libre choix de l’école est très clairement remis en cause. C’est fondamentalement grave. L’aléatoire est le décideur, source d’incertitude et de stress 35% des enfants n’ont aucune inscription ferme dans une école. 17% n’ont eu aucune chance dans les tirages au sort et 18% n’ont fait aucune démarche d’inscription. En plus 50% des enfants dont les parents ont fait les démarches d’inscription n’ont pas leur inscription dans l’école de premier choix et sont sur une liste d’attente. Autrement dit, 59% des enfants sont encore en attente : 17% dans le grand stress de ne pas avoir d’école, 24% dans l’espoir d’avoir quand même l’école souhaitée et 18% dans leur début de recherche qui s’avérera un réel chemin de croix. La situation donne aux enfants une image de la société anti-éducative et elle place la majorité d’entre eux dans une attente inacceptable. Le futur changement d’école est déjà une épreuve. La rentrée scolaire de scolaire de septembre s’annonce cacophonique Avec 51% des enfants encore en attente soit d’une inscription soit de l’école de leur choix, la rentrée s’annonce cacophonique ! Les inscriptions dans plusieurs écoles (de 0 à 5) soit en effectif soit en suppléance ont augmenté de manière artificielle les chiffres. Comme il n’y a pas d’augmentation démographique, les enfants devront avoir une place mais où ? C’est en septembre que les choses se décanteront. Vu le contexte, les parents prendront leurs décisions définitives en septembre. Face à ces aléas, impossible pour une direction d’école d’organiser la rentrée scolaire. Le mois de septembre sera chaotique. Les enfants payeront ce décret catastrophe. Conclusion La situation mérite un coup de colère. L’enquête dans notre enseignement communal est très significative. Comme pouvoir organisateur, je ne peux que constater que la Communauté française est gérée de manière dogmatique. Actuellement, elle proscrit toute confiance dans les pouvoirs organisateurs, les directions d’écoles et les enseignants. Elle met en œuvre une politique de déresponsabilisation catastrophique et contraire à tout processus éducatif et d’apprentissage. Le décret « inscription dans l’enseignement secondaire » qui recherchait la mixité sociale en est un parfait exemple. Les résultats seront inverses outre la pagaille créée. Il faut abroger purement ce décret. Il faut faire confiance et responsabiliser l’ensemble des acteurs de l’enseignement. Ce sont des professionnels. Il faut donc plus d’autonomie et des objectifs clairs à atteindre. Ceux-ci sont à décliner suivant les profils d’apprentissage. C’est la manière donc je conçois la gestion de notre enseignement communal. C’est la manière donc je la mets en œuvre dans les limites, trop nombreuses, imposées par la Communauté française.