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La nouvelle identité visuelle des taxis bruxellois et la promotion de l'image de notre Région

Le 29 octobre dernier, la Ministre de la Mobilité a communiqué la nouvelle identité visuelle des taxis bruxellois. Les couleurs choisies sont le jaune mangue et le noir, couleurs dénoncées déjà par le passé par le secteur mais également par de nombreux Bruxellois ainsi que par des interpellations au Ministre Pascal Smet, compétent lors de la précédente législature pour le transport rémunéré de personnes. En plus des bandes à damier flanquées de l’Iris et du numéro d’identification du taxi, de nouveaux spoutniks décoreront les toits des taxis, ils remplaceront les spoutniks jaunes et bleus actuels. Ils seront désormais noirs, marqués du logo « TAXI » et habillés d’un motif à damiers (jaune et noir) et de l'Iris. La mutation des taxis démarrera le 1er janvier 2011. Même si la Ministre justifie le choix de cette couleur pour coller à des considérations pratiques et sécuritaires et calquer la couleur de nos taxis sur les taxis newyorkais ou barcelonais, on se demande bien alors pourquoi on l’y associé au noir, ceci alors que le climat communautaire n’est pas au beau fixe. De surcroît, les couleurs de notre Région sont le jaune et le bleu, pourquoi ne pas promouvoir les couleurs de notre Région ? Comment se fait-il que le gouvernement bruxellois puisse symboliquement accepter ce choix de couleurs alors qu’il s’agit là des couleurs d’une autre région du pays et que nos couleurs répondent également aux considérations pratiques recherchées par le gouvernement pour améliorer l’identité visuelle de nos taxis. De plus, la Belgique préside l’Europe, en est la capitale et il ne me semble pas fou que les couleurs de Bruxelles et de l’Europe constituent la base de la charte graphique des taxis bruxellois. En outre, vous avez déclaré à la presse, puis confirmer lors de question d’actualité développée en séance plénière du 12 novembre dernier par ma collègue Caroline Persoons que cette nouvelle identité était le fruit de longues tractations avec le secteur des taxis. En même temps, suite à la manifestation du 29 octobre, vous vous êtes engagée à organiser une nouvelle réunion du comité de concertation avec les représentants du secteur, réunion qui s’est d’ailleurs tenue ce matin. Pourquoi avoir organisé une telle rencontre alors que l’arrêté est passé devant le gouvernement le 28 octobre 2010, que vous avez annoncé dans la presse qu’il y avait un accord et que vous ne reviendriez pas en arrière ? De surcroît, dès lors que le secteur aurait été sollicité, qu’il aurait participé à de longues tractations et qu’il aurait marqué son accord sur cette nouvelle identité visuelle, pourquoi avez-vous souhaité les rencontrer à nouveau aujourd’hui ? La grogne du secteur est-elle dès lors justifiée ? Si l’on reprend l’historique de la concertation, on peut relever que : - Le 29 juillet 2010, le secteur des taxis a signé l’accord sectoriel, accord portant notamment sur les tarifs mais également sur l’identité visuelle. Or, et vous le soulevez dans votre réponse à la question d’actualité du 12 novembre dernier, le projet de la nouvelle identité visuelle avait été présenté sous la précédente législature et n’avait pas obtenu l’accord du secteur. Dans l’accord sectoriel du 29 juillet 2010, signé par l’ensemble du secteur, l’identité visuelle est certes abordée mais il n’est nulle part fait mention du choix des couleurs. Ce qui a par contre été avalisé, c’est le principe de la bande à damier sur les flancs du véhicule, bande dont le support serait adhésif ou magnétique. - Le 24 septembre 2010, le comité consultatif s’est réuni et le projet d’arrêté fixant la nouvelle identité visuelle était exposé. A cette occasion, plusieurs réserves avaient été émises par le secteur, notamment par rapport aux taxis indépendants et donc au sujet du support utilisé, à savoir la bande adhésive ou magnétique et le fait que certaines voitures ne permettent pas le support magnétique à cause de la matière de la carrosserie. Une autre réserve concernait le prix d’achat de la bande à damier. L’acquisition de la bande à damier est à charge du secteur et doit s’opérer par l’intermédiaire de l’administration. Alors que le prix demandé par l’administration est de 60 € (htva), le prix du marché serait bien moindre, on parle d’un montant de 25 à 40 € selon les modèles. Il est important de préciser qu’approximativement la moitié des taxis bruxellois sont des taxis indépendants, que certains chauffeurs de taxis indépendants utilisent leur véhicule à des fins privées et doivent pouvoir banaliser facilement, sans dégradation et à moindres coûts leur véhicule lorsqu’ils ne travaillent pas. De plus, environ 15% des chauffeurs de taxis paient leurs taxes de circulation afin d’utiliser leur véhicule à des fins privées. - Madame la Ministre, compte tenu de ce qui précède, en complément de la question d’actualité du 12 novembre et suite aux évolutions récentes, j’aimerais connaître le détail des réunions avec le secteur. Pourriez-vous ainsi m’exposer la nature des tractations, les points d’accord et de désaccord ? Quelle est la portée juridique de l’accord sectoriel ? - Pourquoi avoir organisé une nouvelle réunion et que s’est-il passé ce matin lors de la réunion du comité consultatif ? - Quelle réponse le gouvernement a-t-il apporté au choix du support latéral compte tenu des demandes du secteur ? - Qu’est-ce qui justifie le choix de la couleur noire plutôt que bleue par le gouvernement ? - Quel est l’agenda précis des prochaines étapes dans la mutation des taxis et les obligations respectives de la Région et des taxis dans l’exécution de l’arrêté adopté le 28 octobre par le gouvernement ? En conclusion, outre la question de la nature et du prix du support à damier, le fait d'opter pour le bleu et le jaune, les couleurs de Bruxelles et de l'Europe, est peut-être symbolique, mais touche les Bruxellois. C'est un sujet sensible et vous avez tort de ne pas en tenir compte. Je m’étonne et m’interroge sur les propos de Philippe Moureaux sur RTL-TVI le 14 novembre dernier où il déclare que, je cite : « le Gouvernement bruxellois n’a pas été très courageux ». Le groupe MR s’étonne du choix purement politique opéré par le gouvernement le 28 octobre et espère qu’il reviendra sur sa décision et veillera ainsi à préserver l’identité et l’image de notre Région.