defi2

Collaboration du réseau de la STIB avec ceux de De Lijn et de TEC

Aujourd’hui, à Bruxelles, coexistent trois opérateurs de transports publics, à savoir la STIB, De Lijn et TEC. Cela a déjà été souligné à plusieurs reprises par le passé, contrairement à ses deux homologues, la Région bruxelloise s’est vue privée de la possibilité de configurer un réseau cohérent, exhaustif, totalement performant, mais devait accepter que d’autres opérateurs agissent à leur guise, sans la moindre obligation de concertation et de coordination. Bruxelles ne peut se permettre de laisser se développer ce phénomène qui, à terme, placerait notre Région dans une situation de totale dépendance par rapport à des décideurs extérieurs. En déclarant cela, je ne vise qu’à dénoncer cette concurrence qui nuit à l’efficacité du transport public et à ce que les décideurs travaillent ensemble, efficacement, de manière complémentaire en suivant et en respectant un objectif commun, celui de servir aux mieux les intérêts de tous les usagers, qu’ils soient bruxellois ou pas. Tout comme pour ce qui concerne la problématique de la mobilité en général, la gestion des transports publics dépasse largement le carcan dans lequel se retrouve aujourd’hui engouffré la Région bruxelloise. Le bassin économique bruxellois dépasse les 19 communes et le réseau de transport public n’est pas en adéquation avec cette spécificité. Autant certaines lignes De Lijn et Tec entrent, parfois profondément, à Bruxelles pour y acheminer les travailleurs venant de la périphérie, autant il serait logique que la STIB dispose des mêmes droits à desservir certains zonings situés de l’autre côté du Ring. Autant on peut accepter une cohabitation saine et efficace des différents réseaux de transports en Région bruxelloise, autant nous ne pouvons accepter qu’il n’y ait pas de réciprocité sur le sol, principalement, flamand. D’un point de vue juridique, les différents acteurs des transports publics sont tenus à Bruxelles par un accord de coopération du 17 juin 1991 (M.B., 31/10/1991) « concernant le transport régulier, de et vers la Région de Bruxelles-Capitale » et par le Principieel accoord du 10 juin 1998 signé par Messieurs Hasquin et Baldewijns en application de cet accord de coopération. L’article 3§2 de cet accord de coopération de 1991 stipule que toute extension de lignes interrégionales existantes ou la création de nouvelles lignes interrégionales fait l’objet d’une concertation et d’un accord préalables entre les exécutifs des régions concernées, d’une part, et que ces lignes interrégionales sont du ressort de l’exploitant principal sur le territoire duquel ces lignes sont créées ou étendues, d’autre part. C’est-à-dire la STIB pour la Région bruxelloise. Presque vingt ans plus tard, on est loin du compte. De Lijn change ses lignes et son offre sans crier gare ni demander d’autorisation. Et lorsque l’on observe les travaux de voiries et les sites propres qui ont été réalisés, on observe aisément à qui cela sert le plus puisqu’on n’y voit circuler les bus de la société De Lijn. Je ne suis pas opposé à ce que la société De Lijn puisse circuler à Bruxelles mais seulement à la condition que la STIB ait la même liberté lorsqu’elle veut traverser la frontière régionale. Si l’on réfléchit en bon gestionnaire, ce qu’il faudrait faire est d’une part arrêter un certain nombre de lignes de De Lijn à des stations de métro (Simonis, Delta, Bockstael,…) en seconde couronne de Bruxelles et, d’autre part, prolonger ou développer certaines lignes de la STIB en périphérie de Bruxelles, afin d’améliorer des liaisons actuellement déficientes. Cette question de desserte de la périphérie a un impact non négligeable sur l’emploi. Les zones limitrophes de Bruxelles abritent des zonings industriels dont les sociétés recherchent de la main d’œuvre peu qualifiée. Sachant que le taux de chômage bruxellois est particulièrement élevé, que la majorité des chômeurs n’a aucune qualification, ceux-ci pourraient répondre à ces demandes. Seulement, aujourd’hui, sans transports publics, ils ne peuvent se rendre aisément au travail. Compte tenu de ce qui précède, mon interpellation visera à connaître : - de l’évaluation de l’application effective de l’accord de coopération de 1991 : comment, compte tenu des dispositions légales précitées, la Région bruxelloise fait-elle entendre ses droits ? - de la pertinence de laisser un opérateur extérieur dicter ses choix sur Bruxelles sans respecter les accords et sans que la réciprocité soit autorisée sur son propre territoire ? - des contacts existant entre la STIB, De Lijn et Tec pour coordonner leurs lignes ? - des actions entamées par les gouvernements bruxellois, wallons et flamands allant dans le sens de la concertation, de la coordination et de l’efficacité des lignes de leurs opérateurs respectifs.