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Rien ne va plus ? la Communaut? fran?aise

La commune de Woluwe-Saint-Pierre est un pouvoir organisateur et accueille 3.993 élèves dans ses écoles fondamentales et secondaire et dans les académies de musique et des arts. Comme pouvoir organisateur, elle est aujourd'hui confrontée à un "bombardement" de nouveaux décrets qui, pour partie, font fi des compétences professionnelles des acteurs de terrain. Si les intentions du gouvernement (PS-CDH) de la Communauté française sont en général louables, leurs réponses sont inadaptées ou fondamentalement mauvaises ! {{{ {{Le décret inscription : des erreurs}} }}} Ce nouveau décret, de par ses dispositions, limite la liberté de choix des parents, ce qui est contraire à l'esprit de notre système d'enseignement. Il consacre le principe du "premier arrivé, premier servi". Au nom d'un égalitarisme purement chronologique, l'adéquation du futur élève au projet pédagogique de l'établissement n'est plus la priorité. C'est donc l'approche individualisée qui est reléguée au profit de la capacité stratégique des parents à inscrire leur enfant en temps utile. Dans nos écoles communales, l'inscription d'un nouvel élève est un moment important. Les directions consacrent le temps nécessaire pour s'assurer que nos écoles puissent répondre au mieux aux aspirations du futur élève et de ses parents. Cette façon de faire sera poursuivie et j'espère ainsi atténuer les effets négatifs du nouveau décret. {{{ {{Le décret direction : une erreur}} }}} La volonté de veiller à ce que les directions d'écoles aient une formation spécifique pour cette fonction, est une démarche qu'il faut soutenir. Mais le fait que le nouveau décret ne prenne pas en considération les formations déjà suivies dans la perspective d'assumer cette fonction, constitue une gifle aux enseignants prêts à prendre la responsabilité de direction, qui ont déjà suivi une formation. De plus, la non valorisation de formations suivies ne peut que créer découragement pour ceux qui sont prêts à s'investir dans des recyclages. Vu ce contexte, l'ensemble des institutions scolaires risque dans un avenir proche, d'être confronté à de sérieuses difficultés pour trouver de nouveaux directeurs. {{{ {{Initiatives pédagogiques : des erreurs}} }}} Que ce soit les tests pour la lecture, que ce soit le document "combattre l'homophobie", force est de constater des maladresses graves résultant d'un manque d'écoute des enseignants et des directions d'écoles. {{{ {{Et pourtant, il y a des évidences à réaliser dans les plus bref délais}} }}} D'erreur en erreur, la Communauté française se dévalorise. Or, les sciences de l'éducation et la pédagogie montrent la nécessité de répondre à des besoins importants. Contribuer à y répondre peut être parfois simple. Une preuve en a été donnée à l'occasion de la conférence sur la dyslexie que j'ai organisée. Celle-ci fut un succès et a manifestement répondu à une attente de nombreux parents. La Belgique est le seul pays francophone qui organise un enseignement spécialisé pour les enfants dyslexiques, dysorthographiques et dyscalculiques. Il s'agit de l'enseignement spécial par exemple notre école primaire spéciale de Joli Bois. Cependant il faut mettre en place l'accessibilité à des séances de logopédie et psychomotricité spécifiques gratuites pour ces enfants au sein de l'enseignement ordinaire, afin d'un part d'éviter au maximum une orientation vers l'enseignement spécial et d'autre part de leur assurer une scolarité efficace. Il s'agirait d'un bon investissement public dont la rentabilité sociale est garantie. {{{ {{Conclusion}} }}} Comme échevin de l'enseignement et des académies, je suis inquiet de cette évolution. Je suis aussi étonné des priorités du gouvernement de la Communauté française vis-à-vis de l'enseignement et de sa manière de mettre en œuvre le décret mission. Je redoute l'actuelle démarche réglementariste excessive, qui va à l'encontre de l'acceptation de la différence, absolument nécessaire dans l'enseignement. Le monde de l'enseignement souffre encore de la période catastrophique que fut celle du passage de Madame Onkelinx à la Communauté française, avec la même majorité qu'aujourd'hui. L'incapacité de dialogue de l'époque fait résurgence présentement. Je me dois donc de dénoncer ce risque de revivre un nouveau malaise ou une déstabilisation dans l'enseignement. Pouvoirs organisateurs, parents et enseignants doivent être vigilants en vue de réagir face à cette évolution dangereuse tout en garantissant la sérénité dans nos écoles pour leur permettre d'assurer leur rôle de formation et d'éducation.