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Métis de Belgique : réparons les erreurs du passé.

La connaissance de l’histoire, on le sait toutes et tous, sert notamment à apprendre de ses erreurs pour ne pas les reproduire… Las, ce n’est pas comme cela que tourne le monde et l’homme, souvent, n’en retient rien ou presque. Notre commune, et plus particulièrement le Home le Pilote qui était situé rue au Bois, a été le théâtre d’un épouvantable épisode de l’histoire belgo-congolaise/rwandaise/burundaise. Aujourd’hui, DéFI souhaiterait que soient réparées les erreurs du passé…

La discrimination des métis issus de la colonisation belge en Afrique fut longtemps considérée comme un sujet tabou en Belgique. Il faut savoir que des métis déplacés de force en Belgique ont été adoptés par des familles bruxelloises, mis dans des familles d’accueil de la Région bruxelloise ou placés dans des institutions de la Région, dont le Home le Pilote à Woluwe-Saint-Pierre. Depuis toujours, et c’est tout à fait compréhensible, ils se sont mis en quête de leurs racines africaines, aspirant à renouer avec leurs familles d’origine. Certaines mères africaines sont d’ailleurs toujours à la recherche de leurs enfants métis placés en Belgique sans leur consentement !

La situation évolue enfin !

Ces dernières années, la situation a évolué grâce à l’engagement des métis et de leurs descendants aux travaux de chercheurs et à l’engagement de certains politiques. Cette démarche démocratique vers une société «plus ouverte» intégrant pleinement ses minorités visibles s’est manifestée notamment par l’étude du Centre d'études et de documentation guerre et société contemporaine (CEGESOMA) sur le «Déplacement vers la Belgique de 1959 à 1962 des enfants métis du Kivu, Rwanda et Burundi», dont 300 furent regroupés avant leur départ dans l’orphelinat pour «mulâtres» de Save au Rwanda. Il y eut aussi la réalisation de plusieurs films dont «Bons baisers de la colonie», «Kazungu le métis» et «La Fille du Grand Monsieur» ou encore la création de l’Association Métis de Belgique (AMB) en août 2015.

Contacté par certains de ces enfants ou par leurs descendants, DéFI Woluwe-Saint-Pierre contribue à plusieurs initiatives, dont des textes parlementaires, afin, notamment, de faciliter les retrouvailles - pour ceux qui le désirent - entre les métis belges issus de la colonisation et leurs mères. Il s’agirait également de s’engager à tout faire pour réparer les injustices passées dues au refus de fournir la moindre indication aux mères africaines sur la localisation de leurs enfants métis en Belgique, de donner aux métis francophones l’accès à leurs dossiers dans les mêmes conditions d’accompagnement optimales que les métis néerlandophones en leur permettant, par exemple, de consulter leurs dossiers que détiennent l’ensemble des institutions publiques ou privées. Peut-être la fin d’une souffrance atroce pour ces mères qui n’ont rien demandé, et pour ces enfants séparés de leur mère malgré eux…

En écrivant ces quelques lignes, il n’est pas dans nos intentions de juger ces «errements», ces erreurs du passé, mais de les reconnaître afin de ne plus jamais les reproduire…