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Question d’actualité posée à M. Didier Gosuin, Ministre du gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale, concernant 'les conséquences économiques de l'alerte de niveau 4 et les moyens mis en œuvre pour réhabiliter l'image de Bruxelles'.

La parole est à M. de Patoul (DéFI) - député

Ma question initiale portait sur les moyens mis en œuvre pour réhabiliter l'image de la Région bruxelloise. Ceci ne concernait pas uniquement les conséquences économiques du niveau d'alerte mais également toute l'activité culturelle. Le Ministre Gosuin va répondre à la question. Il est vrai qu'il est omniprésent dans ce gouvernement. Nous sommes passés au niveau d'alerte 4. La médiatisation du sujet a suscité un sentiment de peur et d'angoisse en Région bruxelloise, mais aussi à l'échelon international. L'image de marque de la Région bruxelloise est donc altérée. Quelles mesures le gouvernement a-t-il prises pour limiter cette altération et redonner une image positive à notre Région? Quels ont été les effets d'une telle situation sur l'ensemble des activités, dont les événements culturels et la vie économique, de l'horeca en particulier? Comment le gouvernement compte-t-il répondre au préjudice subi par les secteurs concernés? Une estimation quantitative a-t-elle été réalisée?

Réponse de M. Didier Gosuin, ministre

Tout d'abord une première réaction liminaire. Il est clair qu'au terme de ces événements, nous sommes un peu amers: amers à cause de l'excès de communication et de réaction, mais aussi à cause des conséquences que vont entraîner certaines décisions. Sachez que le gouvernement, et en particulier le ministre-président, a tout fait pour rester raisonnable, quand d'autres optaient pour la surmédiatisation. Ceci étant, le niveau 4 a indéniablement causé des dégâts, d'abord à court terme.

Ceux-ci ne sont pas linéaires. Pour certains types de commerces, les achats seront différés, pour d'autres, les cinémas, hôtels, restaurants qui ont dû fermer, les pertes sont définitives. Il y a ensuite les dégâts à long terme, qu'on ne mesure pas encore. L'image de la Belgique en a pâti pour toutes sortes de raisons, que je viens d'esquisser à titre personnel en introduction. Je pense que nous avons donné une image excessive de la Belgique et de Bruxelles. Cela risque de freiner les investissements dans le pays. Des entrepreneurs vont se demander pourquoi investir dans un pays si vulnérable, quasi en état de guerre, pour reprendre les mots de certains. Or, en réalité, rien ne s'est passé et c'est heureux et aucun signe n'a laissé ou ne laisse craindre des situations à venir. De même, dans le secteur du tourisme, et en particulier dans celui de l'hôtellerie, la chute est considérable. Les affaires reprendront, mais dans quel délai? Une analyse beaucoup plus fine devra être effectuée à ce sujet.

Pour notre part, qu'avons-nous fait? Le 24 novembre, le ministre-président et moi-même avons rencontré l'ensemble des partenaires sociaux pour leur tenir un discours positif. À quoi bon, en effet, ajouter de l'angoisse à l'angoisse? Nous avons au contraire parlé de reprise du travail, de remise en activité et nous avons cherché à calmer les inquiétudes des uns et des autres. Nous avons également demandé à Brussels Enterprises Commerce and Industry (BECI) de réaliser une étude d'impact. Certes, ce n'est pas simple, mais sans doute cette chambre de commerce est-elle la mieux placée pour effectuer ce travail et pour nous en communiquer prochainement les résultats.

Nous avons par ailleurs convenu de travailler sur l'image de Bruxelles, mais cet aspect de la question relèvera davantage de la responsabilité du ministre-président. Vous admettrez toutefois que, à l'heure où je vous parle, un tel discours est inaudible. Nous n'allons évidemment pas vanter dès à présent, à l'étranger, l'accueil et la convivialité de notre ville alors qu'elle était présentée en état de siège il y a une semaine à peine. Il faudra laisser passer du temps, et il faudra ensuite construire une image positive pour inverser la tendance et reléguer les récents événements au rang des mauvais souvenirs. Qu'avons-nous fait d'autre concrètement? J'ai demandé que les services d'accompagnement et le numéro 1819 relaient efficacement les dispositifs annoncés notamment par le gouvernement fédéral.

Il faut en effet que l'information soit complète et je pense que nous devrons, en janvier et février, nous donner le temps de la réflexion pour déterminer s'il convient de stimuler certains secteurs économiques afin de restaurer la confiance.

Ne croyez pas que nous, à titre personnel, puissions modifier je ne sais quoi. Nous n'avons évidemment pas la possibilité d'agir sur la fiscalité des sociétés.

Nous n'avons pas la possibilité de remises, de reports, de déductions ou de diminutions des cotisations sociales. Nos moyens sont des moyens d'accompagnement pour informer les commerçants. Vous aurez en tout cas noté que nous avons entrepris des démarches à l'égard des commerçants.

Je suis personnellement allé à leur rencontre pour les écouter et entendre leurs problèmes, afin de concrètement visualiser leurs difficultés et leur apporter une réponse la plus coordonnée possible, pas seulement au niveau régional, mais également avec le niveau fédéral.

La parole est à M. de Patoul. Serge de Patoul (DéFI) - député

Le sujet est important et vous avez bien circonscrit le problème. Je me permets cependant d'insister sur un point: l'image que nous allons donner de la Région.

Celle-ci doit être travaillée en tenant compte de la réalité vécue. En effet, tout n'est qu'émotions et perceptions puisque nous ne pouvons-nous appuyer sur aucun fait. L'image de la Région bruxelloise devra donc être refaçonnée de manière à dépasser l'aspect affectif, et donc erroné, des choses